Vineuil
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Syndicat de la Demoiselle commune de vineuil

Syndicat de la Demoiselle

Usage de l'eau 

La commune de Vineuil est alimentée en eau potable par le syndicat des Demoiselles.

C’est une eau issue du massif calcaire, fortement carbonatée.

La légende de la Demoiselle

(Tirée des écrits « en patois » de l’Abbé A. Patureau)

Il était une fois, il y a bien longtemps, dans sa gentilhommière du Colombier, avoisinant le bourg de Saint Maur, un jeune homme qui brûlait d’un amour éperdu pour la belle châtelaine du château du « puits » à Villedieu.

« je me marierai avec toi, disait ironiquement la Demoiselle que lorsque l’eau de ta fontaine coulera dans mon puits »

Et, l’eau de la fontaine, de cette belle fontaine qui faisait la fraîcheur des prés du châtelain coula un beau jour dans le puits de la Demoiselle, mais ô désespoir, la jeune fille se jeta dans son puits, fuyant ainsi l’hymen, dans la mort. 

La source en souvenir de cette tragique histoire, est devenue la source de « La Demoiselle », et nous avons cru voir, à travers la mystérieuse transparence de l’eau, un visage fugitif, légèrement déformé par de minuscule vagues, hantant de son souvenir de mort, ce lieu si charmant :

Nichée dans un cadre magnifique, ombragée de grands arbres, la fontaine de « La Demoiselle » entretient autour de ses bords une herbe grasse, qu’émaillent de leurs coloris mille petites fleurs des prés. Tout le monde dans le pays connait cette légendaire fontaine, pour y être venu au temps de l’enfance pêcher le vairon.

La triste légende, les vieux du pays se la content encore le soir auprès de l’âtre, en remuant un à un les souvenirs que le temps amoncelle.

Un jour cependant, une bourrasque arracha de grands arbres aux abords mêmes de la fontaine, et l’on découvrit, sous la terre fraichement soulevée, comme une sorte de caniveau qui semblait s’en aller vers Villedieu.

La légende n’était-elle qu’une réalité transposée, embellie ?

Nul ne le sait, nul ne le saura sans doute jamais. Mais aujourd’hui l’eau de la fontaine de « La Demoiselle » coule dans Villedieu. Ce n’est plus un conte ni une légende mais une heureuse réalité.

La légende a-t-elle inspiré les vivants ?

Toujours est-il qu’en 1935, un projet d’adduction d’eau fut élaboré par les conseils Municipaux des différentes communes d’alentour. La chose parut extravagante à beaucoup, et les édiles de l’époque, soucieux avant tout de sauvegarder leur indépendance, furent à l’origine de l’abandon de ce premier projet.

Cependant, les sécheresses successives, le manque d’eau dans les fermes, posent avec une acuité chaque jour accrue, toute une gamme de problèmes auxquels il convient d’apporter un remède plus ou moins immédiat.

En 1947, le projet remanié, agrandi, fut repris.

L’année précédente, la commune de saint Maur avait sollicité l’étude d’un projet d’alimentation en eau potable.

Une enquête sur place fut effectuée en  1946 par Mr lourdin, ingénieur en Chef du Génie Rural, accompagné de Mr Julien, ingénieur des Travaux Ruraux. Les représentants de la Municipalité assistaient à cette visite qui a comporté l’examen des différents points d’eau naturels.

Les sources situées à Bel’Air ou dans la vallée furent jugées d’un débit insuffisant. Un point d’eau route de Villers fut examiné pour la réalisation d’un puits, mais ne fut pas retenu. Enfin, l’examen porta sur la sources de « La Demoiselle », près du château de la Saura.

C’était un immense trou bordé de roseaux dont le trop-plein coulait sous un vannage, dans un petit canal maçonné. Cela permit de vérifier le débit qui était de 85 mètres cubes heure, en pleine sécheresse. L’eau parfaitement limpide permettait de voir émergences bouillonnant et entrainant des particules sableuses.

Parallèlement, il était procédé à une enquête hydrogéologique dans toutes les communes voisines ; Niherne, Villedieu, Chézelles, Vineuil, Villegongis, et, en particulier, sur les sources de la Trégonce vers Villegongis, qui étaient aussi importantes, mais bien situées au point de vue géographique et topographique.

Un avant-projet sommaire fut mis au point, faisant ressortir toutes les différentes solutions possibles de desserte en eau de ce secteur, et c’est la solution à partir de la source de « La Demoiselle » qui fut retenue. Dès cet instant Vilegongis abandonna. 

Une étude approfondie de l’expert géologue permit de vérifier que, même avec une sécheresse persistante, le débit minimum jaugeait 80 mètres cubes heure.  Selon les termes mêmes de l’expert géologue « cette eau circule dans les sables d’alluvions, sous les argiles tourbeuses qui les surmontes, et elle provient de la vallée sèche de l’Indre à 400 mètres en aval du point d’émergence ». Il va sans dire que le débit a été considérablement accru lors des travaux de captage qui ont été réuni à la source proprement dite les eaux émergeant au dehors.

Sur les initiatives de Mr Renard, ingénieur en chef du Génie Rural, successeur de Mr Bourdin, et des Maires des Communes de Saint Maur, Niherne, Villedieu, Chézelles, Villers et Vineuil (qui cette fois ne reculèrent pas devant l’indispensable cohésion que nécessite l’élaboration d’une grande œuvre), un syndicat intercommunal fut constitué et approuvé par arrêté préfectoral du 31 janvier 1947.

Un bureau provisoire fut désigné, Mr Bourdier, maire de Saint Maur, fut nommé Président ; Mr Girard, Maire de Niherne, Vice-président ; Mr Charpentier, Maire de Villers, Trésorier ; Mr Trefault, Maire de Chézelles, Secrétaire.

Le syndicat ainsi formé se trouvait en présence de deux solutions : le captage de la fontaine de la source de « La Demoiselle » ou l’achat à la ville de Châteauroux du débit nécessaire pour l’ensemble du Syndicat.

A la suite de certaines circonstances, le dernier projet ne put être arrêté, et, le Syndicat Intercommunal soucieux d’agir rapidement, adopte la solution de « La Demoiselle ».